Décidément la province du Guandong a du mal à recruter !
De nombreux entrepreneurs chinois le constatent chaque année, la main d’œuvre se fait de plus en plus rare dans la province du Guangdong, une des provinces qui emploient le plus de personnes en Chine. Ce phénomène est surtout visible après le Nouvel An chinois, car durant ces vacances, les plus longues de l’année en Chine, de très nombreux travailleurs migrants retournent dans leur province d’origine pour revoir leur famille. Est-ce une fois loin de leur usine que ces travailleurs prennent conscience de leur état de semi-esclave pour qu’ils refusent de retourner dans leur usine et continuer à vivre une vie de merde ? Peut-être, car les chiffres sont là pour prouver une hémorragie de bras (métaphore !) qui s'accentue chaque année.
Il manquerait ainsi aujourd’hui pas moins de 300 000 personnes pour occuper les postes laissés vacants, car même si les salaires ont déjà augmenté de près de 10 % cette année dans la province du Guangdong, le « petit personnel » reste quand même très volatile. Les postes vacants seront quand même pourvus dans les quelques mois à venir, mais cette situation s’aggravant chaque année, tôt ou tard les usines de la région du Guangdong manqueront de personnel, à ce moment-là, les salaires feront sans aucun doute un sacré bond en avant, une bonne nouvelle pour les millions de travailleurs chinois.
Par exemple, de nombreux restaurants sont en manque de personnel, si un grand restaurant a besoin de recruter une vingtaine de personnes, les responsables du restaurant en question peuvent se sentir satisfaits lorsqu’ils peuvent en recruter une dizaine ! Et les exemples de ce genre peuvent être multipliés, car les contrats de travail en Chine sont bien plus simples qu'en France. Autre exemple, une entreprise de logistique cherchait à recruter des chauffeurs poids lourds. En un après-midi, une seule personne avait remis son C.V. ; pourtant, le salaire promis dans l'annonce était compris entre 7000 et 10 000 yuan (soit de 790 à 1125 euros) ! Alors pourquoi les chercheurs d'emploi sont-ils si peu intéressés par ce type d’offres ? Tout simplement parce que les postulants savent que les exigences de travail seront très élevées, comme « courir » à Pékin, à Shanghai, à Canton, etc., c'est-à-dire une charge de travail incompatible avec une vie privée.
La situation sur le front du travail pour la main-d'œuvre qualifiée et expérimentée est encore plus tendue, puisque cette main-d'œuvre est formée et possède une bonne expérience de travail, leur salaire augmente régulièrement de manière plus ou moins importante selon la spécialisation de chacun. En tout cas, pour garder cette main d’œuvre dans leurs usines, les patrons leur accordent régulièrement des augmentations de salaire, ainsi que des primes généreuses. Mais il faut bien constater que le salaire de base en Chine est encore très bas ; en lisant les affiches de boutiques qui recrutent du personnel, les salaires d’embauche proposés aujourd'hui oscillent entre 1400 et 2500 yuan par mois à Shanghai, soit entre 160 et 280 euros, ce qui est bien peu aujourd’hui pour vivre dans une mégalopole comme Shanghai.
Source : 南方都市报
Wangyoann.