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La Chine de Chine
17 janvier 2010

Le système pénitencier d’une province chinoise totalement corrompu !!

 Le « bureau de gestion des prisons » de la province du Hunan vient de subir une enquête des plus poussée. Le responsable de ce « bureau », Liu Wanqing, ainsi que 132 cadres (fonctionnaires ayant une position élevée au sein de l’administration chinoise) viennent d’être arrêtés pour corruption. Le journaliste chinois auteur de l’article, Deng Fei, montre bien la raison pour laquelle un tel système de corruption peut être mis en place dans un système pénitencier : « parce qu’ils [les cadres] cherchent à évoluer [vers des sphères plus hautes] dans un système fermé aux pouvoirs importants. Ces fonctionnaires n’ont que trois possibilités pour la suite de leur carrière : soit monté en grade [grâce notamment aux nombreux pots-de-vin distribués aux supérieurs], soit resté à la place qu’ils occupent [là aussi en distribuant quelques « enveloppes rouges » 红包], soit enfin être éjecté du système. Les fonctionnaires de ce système fermé [système pénitentiaire] n’ont pas d’autre choix que de corrompre [des supérieurs], très peu de cadres échappent à ces pratiques ». Par ailleurs, de nombreux employés des prisons seraient également impliqués dans des actes de malversations, tels que des aides à la diminution de peines, en favorisant eux-mêmes (moyennant finance) à certains prisonniers des séjours dans des hôpitaux à l’extérieur de la prison (certains profitant même de ces moments-là pour disparaître !), etc.

 

 Âge de 55 ans, Liu Wanqing est entré dans ce système « fermé » [système pénitencier chinois] en 2000 au Hunan, il étendit progressivement son influence à l’extérieur de son propre « bureau », puisqu’il réussit peu à peu à s’immiscer, en tant que membre du parti communiste, dans d’autres administrations, à l’instar du « bureau de la justice » de la province du Hunan [sorte de tribunal qui gère le personnel chargé d’appliquer la loi chinoise]. Sa femme entra également au sein de l’administration en 2002 (également au Hunan), dans le bureau des finances du « bureau de la justice » [sorte de tribunal indiqué ci-dessus] de la province du Hunan ! Puis elle devint responsable adjointe du bureau de gestion des avocats de cette même province ! [On n’a pas peur du mélange des genres en Chine !]

 

 Le réseau de corruption fait état d’un réseau avéré s’étendant sur 18 prisons de la province du Hunan [état des faits jusqu'à fin décembre 2009], un hôpital, un centre de redressement pour mineur et un centre d’approvisionnement de marchandises. En tout cas, ce qui ressort de l’enquête, c’est que tous les directeurs de prison de la province corrompaient Liu Wanqing. Liu Wanqing, d’après les dires d’une personne de son « équipe » : « [Liu Wanqing] aimait l’argent, [de toute manière] pour pouvoir être promu il faut [dépenser] beaucoup d’argent, si jamais on n’offre pas d’argent, alors il n’y a plus aucune chance d’obtenir une promotion, voire même on peut se retrouver à la porte ! ».

 Ce réseau de corruption au sein du système pénitencier de la province du Hunan se prolonge encore à l’extérieur de cette administration, en particulier autour d’un projet immobilier censé logé une partie des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire. Des fonctionnaires devaient bénéficiés d’un appartement à un prix défiant toute concurrence, appartement octroyé en échange, bien sûr, de pots-de-vin, de services à rendre, etc. !

 Cela signifie clairement que les cadres honnêtes ne peuvent pas faire carrière au sein de la plupart des administrations chinoises, ou alors ceux-ci se retrouvent dans une situation ou aucune perspective de promotion ne pourra leur être offerte. Bien souvent, monté en grade en Chine est le résultat d’une bonne « campagne » de corruption en arrosant joyeusement son cercle de relations, ses fameux guanxi关系 !!

 Peut-on en conclure que toutes les administrations chinoises sont à l’image du système mis en place dans le « bureau de gestion pénitentiaire » de la province du Hunan ? Il est fort à déplorer que ce système de corruption soit très certainement présent dans beaucoup d’administration chinoise, car les relations nouées entre patrons d’entreprises et dirigeants politiques du parti sont trop étroites, les uns détenant le pouvoir de décision (en particulier celui d’autorisation, de contrôle, etc.), les autres détenant un pouvoir non moins important, le pouvoir de l’argent. Surtout, les fonctionnaires [cadres] ont un budget dédié à « faciliter les relations entre l’administration et les entreprises », ils peuvent donc utiliser ce budget pour inviter tel ou tel patron dans un grand restaurant, afin de discuter de modalités pouvant aidé les deux parties : délivrance d’autorisations, contrôles moins strictes [ou supprimé] sur leurs activités, etc. Les relations consanguines ainsi créées font naître sur la plupart du territoire chinois des situations similaires à celle relatée plus haut, c'est-à-dire un trafic d’influence monnayé contre de l’argent, soit dans un système fermé comme le système pénitentiaire, soit dans un système [tout aussi opaque] entre entrepreneurs privés et dirigeants politiques [c'est-à-dire, des fonctionnaires-cadres ayant un pouvoir de décision au sein d’une administration] dans des secteurs tels que : l’immobilier, les entreprises d’État, etc.

 

Source : 凤凰周刊, mi-janvier 2010.

Wangyoann.

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