Où sont passés les 429 milliards d’euros du plan chinois ?
Cette question a été posée lors de
la conférence des journalistes organisée en marge de la session annuelle de
l’Assemblée Populaire Nationale (autant vous dire que cela dû être
captivant !) le dimanche 7 mars. Le responsable de la « commission de
la réforme du développement chinois », Zhang Ping, a répondu que
: « dans les 4000 milliards de yuan investies dans l’économie
chinoise, pas un centime n’a été investi dans des secteurs en surproduction, et
pas un centime n’a été investi dans l’immobilier ». Il ajoute que les
investissements ont été principalement dirigés vers « le bien-être du
peuple, pour la création d’entreprises autonomes, pour la reconstruction après
le tremblement de terre de Wenchuan, etc. » (blablablabla). Des propos qui
répondent, comme toujours, à la question posée ! Pas un seul exemple
concret ne fut avancé par le responsable, on pourrait s’interroger : ce
haut fonctionnaire est-il si incompétent qu’il ne peut fournir aucun projet
concret, ou alors est-ce un sujet « secret » ? Ces informations ne
doivent pas être dévoilées, sous peine de pointer du doigt les poches qui ont
bénéficié de cet argent ?
En tout cas, ce manque de
transparence, pour un plan de cette envergure, ne peut satisfaire personne. Les
mondes économiques et intellectuels chinois déplorent cette opacité, inutile de
vous dire ce qu’en pense la population chinoise (juste un petit mot
alors : « l’argent ne va pas être perdu pour tout le monde », et
les membres du parti ne sont pas particulièrement visés) !
Un avocat courageux de Shanghai, Yan
Yiming, a profité de la loi chinoise (notamment de la « règlementation sur
la publication des informations gouvernementales ») pour demander à la
« commission de la réforme du développement chinois » des
informations sur l’emploi de cet argent. Aucune réponse convenable ne lui ayant
été apportée, il a décidé de poursuivre cette commission devant les
tribunaux ! Résultat de toutes ces démarches : ZÉRO réponse ! Toutefois,
les efforts de cet avocat auront quand même attiré l’attention des médias
chinois et l’opinion publique chinoise. La pression de ces deux forces
conjuguées a eu quelques effets, puisque fin avril 2009, cette même commission commençait
à donner des détails sur les structures, les conditions d’attribution de somme
d’argent, etc. ; mais des données toujours très insuffisantes !!
Ces attitudes s’opposent pourtant aux discours plutôt ouverts
du premier ministre chinois, Wen Jiabao ; celui-ci ayant déclaré :
« il faut créer les conditions pour permettre au peuple de critiquer le
gouvernement et le surveiller ». Des propos qui tranchent sur la posture
(et la pensée ?) de marbre des autres hauts dirigeants chinois !!
Au-delà des mots du premier ministre
chinois, y a-t-il une réelle intention de mettre le peuple dans une attitude
critique envers le gouvernement qui ne représente que ses propres intérêts ?
Il nous est difficile de cacher notre pessimisme, c’est un peu comme dans la
chanson de Dalida : « Paroles, paroles et paroles… » !
Ni plus, ni moins !!!
Source :
搜狐
Wangyoann